HOMMAGE A CHEIKH AHMED TIDIANE GAYE (Par Babacar Diop)
Quel jour de deuil et de douleur! Celui du 7 janvier 2011, où Cheikh Tidiane Gaye a quitté définitivement ce bas monde, ce monde éphémère. Oui, c’est le jour de la tragédie pour la littérature sénégalaise d'expression arabe devenue orpheline avec la disparition d'une brillante étoile qui remplissait de lumière et d'éclat, durant des décennies, le ciel intellectuel multicolore de notre pays. Il fut une figure emblématique, une figure de proue, une énorme machine infatigable et inépuisable à produire de la littérature et de la pensée. Cheikh, comme nous avons l'habitude de l'appeler affectueusement dans toutes les circonstances qui nous réunissaient avec lui, représentait, à lui seul, un courant de pensée et une école de style littéraire irréprochable. Cheikh, pour ses prouesses verbales et sa grandeur artistique incontestable, était un être qui nous était très cher, mais, on le sait, le Miséricordieux reprend, par la mort, ce qui Lui appartient. Nous aimions écouter l’inspecteur Cheikh Tidiane Gaye, et nous prenions un réel plaisir à l’entendre raconter de petites histoires, réelles ou imaginaires, peu importe, dans un langage codé que seul l’arabisant initié a le privilège et le pouvoir de décoder. La conviction est totale: la langue arabe ne possédait pas des secrets ni des mystères pour Cheikh Tidiane Gaye.
La célébrité
Y a-t-il un arabisant sénégalais authentique qui n'a pas connu Cheikh Tidiane Gaye, soit par le contact personnel, soit par la lecture de ses ouvrages? C'était un réel plaisir de le lire, parce que tout simplement la langue arabe qu'il maniait avec talent et dextérité, lui a dévoilé toute son intimité. Je suis convaincu que ceux qui le côtoyaient et puisaient dans la source intarissable gisant au fond de lui éprouveront, à coup sûr, toutes les peines du monde à parler du poète en modes du passé qui dénotent l'idée fatale que Cheikh n'est plus de ce monde. Il était un leader d'opinion en milieu arabophone local. C'est à ce titre incontesté qu'il animait les débats intellectuels, les nombreux séminaires et les ateliers de travail organisés dont la finalité est l'apport des correctifs idoines au statut de l'arabe au sein du système éducatif sénégalais et l'amélioration des conditions de travail des arabisants. On lui doit beaucoup dans toutes les entreprises réussies sur le champ de la pédagogie de l'arabe. Il menait un combat farouche sans répit ni relâche pour redorer le blason de la langue rabe et lui permettre de regagner ses lettres de noblesse qu'elle a quelque peu perdues à la fin des temps immémoriaux de nos illustres prosateurs et versificateurs classiques. Cheikh œuvrait sa vie durant à suivre leurs traces et à rendre plus vivaces les idéaux qu'ils ont légués aux générations montantes, et ce dans un contexte historico- sociologique particulièrement difficile où la mondialisation veut rendre obsolètes et inefficaces, sur le plan communicationnel, les langues classiques qui ne s'offrent guère à leurs usagers comme média véhiculant les sciences expérimentales.
Les qualités de style
Dans les fora à caractère scientifique, si des divergences de points de vue surgissaient, ce fut Cheikh T. Gaye qui tranchait et son argumentation était acceptée de tout le monde. Cela signifie que sa maîtrise du verbe ne faisait l'objet d'aucune contestation. Il était toujours égal à lui-même. Il ne perdait rien de son sens de l'humour. Les blagues et les anecdotes qu'il prodiguait généreusement à ses collègues apaisaient les âmes tendues des participants, suite à la pression des tâches hardies. C’est ici que nous vient à la mémoire le célèbre pamphlet en vers que Cheikh composa à l’improviste, sous le titre : (500 f seulement..). Le contexte était un séminaire qui le réunissait à ses collègues dont certains se chamaillaient pour des indemnités qui n’en valaient pas la peine. Ce petit poème pamphlétaire s’ouvrait et se fermait sur le même vers que voici : (500 f seulement ne valent pas la peine de manigancer..). Il avait ainsi l’habitude de ne rater aucune occasion pour combattre, avec hardiesse et intelligence, la pauvreté d’esprit chez ses compagnons.
Avec l'immensité de son érudition, Cheikh apparaissait pourtant rarement sur les plateaux des télévisions; contrairement à ce qui est à la mode. C'est parce que ce poète émérite n'était pas tant homme de parole qu'homme de plume. Il aurait préféré communiquer ses opinions par le code écrit plutôt que par le code oral. La qualité de sa plume lui permettait d'exprimer ses idées avec netteté, vigueur et clarté.
Dans la composition et la conception de ses œuvres, il fut un classiciste. Mais son classicisme dénote un attachement indéfectible à la pureté de la langue et à la qualité du style. Il concevait le style littéraire de haute facture comme valeur sure. Toutefois cette conception ne l'a jamais conduit à cultiver le formalisme dans sa production littéraire. Tous ses écrits sont porteurs de sens et de significations. Cheikh a eu toujours quelque chose à dire aux humains et il tenait à le dire de la plus belle manière. L’une des caractéristiques de son génie artistique est le traitement de sujets légers dans un style poétique de haute facture. La passion de l'histoire.
Cheikh Tidiane Gaye était un passionné de l'histoire, notamment l'histoire des grands hommes. Sa passion pour l'histoire émane de son aspiration à la grandeur historique. Ses œuvres monumentales sur Khaly Madiakhaté Kala et Serigne Abass Sall, sans oublier la belle page qu'il a consacrée au plus grand poète sénégalais de tous les temps, Léopold Sédar Senghor, dans le cadre d'un manuel scolaire, entre autres, constituent une série de textes anthologiques. Cheikh lui-même voyait en ces hommes d'illustres figures dont l'humanité tout entière peut être fière pour avoir mené des actions visant à réorienter le cours de l'Histoire et à modifier la nature des choses. La grandeur historique est l'œuvre de la pensée rigoureuse habillée de qualités stylistiques. Cheikh n'a jamais oublié l'histoire et l'histoire ne l'oubliera jamais. Il était passionné de l'histoire, et l'histoire sera passionnée de lui. Je suis convaincu que, par la force de ses idées et par la qualité de ses performances artistiques, la marque qu'il laissera sur l'histoire de la langue et de la culture arabes dans notre pays restera gravée à jamais dans la mémoire des hommes de culture.
Joseph Conrad a écrit dans son roman Heart of Darkness: "If you have something to say and you say it, you are a remarkable man". Cheikh Tidiane Gaye était un homme remarquable, car il avait quelque chose à dire aux hommes. Et il l'a bien dit.
La célébrité
Y a-t-il un arabisant sénégalais authentique qui n'a pas connu Cheikh Tidiane Gaye, soit par le contact personnel, soit par la lecture de ses ouvrages? C'était un réel plaisir de le lire, parce que tout simplement la langue arabe qu'il maniait avec talent et dextérité, lui a dévoilé toute son intimité. Je suis convaincu que ceux qui le côtoyaient et puisaient dans la source intarissable gisant au fond de lui éprouveront, à coup sûr, toutes les peines du monde à parler du poète en modes du passé qui dénotent l'idée fatale que Cheikh n'est plus de ce monde. Il était un leader d'opinion en milieu arabophone local. C'est à ce titre incontesté qu'il animait les débats intellectuels, les nombreux séminaires et les ateliers de travail organisés dont la finalité est l'apport des correctifs idoines au statut de l'arabe au sein du système éducatif sénégalais et l'amélioration des conditions de travail des arabisants. On lui doit beaucoup dans toutes les entreprises réussies sur le champ de la pédagogie de l'arabe. Il menait un combat farouche sans répit ni relâche pour redorer le blason de la langue rabe et lui permettre de regagner ses lettres de noblesse qu'elle a quelque peu perdues à la fin des temps immémoriaux de nos illustres prosateurs et versificateurs classiques. Cheikh œuvrait sa vie durant à suivre leurs traces et à rendre plus vivaces les idéaux qu'ils ont légués aux générations montantes, et ce dans un contexte historico- sociologique particulièrement difficile où la mondialisation veut rendre obsolètes et inefficaces, sur le plan communicationnel, les langues classiques qui ne s'offrent guère à leurs usagers comme média véhiculant les sciences expérimentales.
Les qualités de style
Dans les fora à caractère scientifique, si des divergences de points de vue surgissaient, ce fut Cheikh T. Gaye qui tranchait et son argumentation était acceptée de tout le monde. Cela signifie que sa maîtrise du verbe ne faisait l'objet d'aucune contestation. Il était toujours égal à lui-même. Il ne perdait rien de son sens de l'humour. Les blagues et les anecdotes qu'il prodiguait généreusement à ses collègues apaisaient les âmes tendues des participants, suite à la pression des tâches hardies. C’est ici que nous vient à la mémoire le célèbre pamphlet en vers que Cheikh composa à l’improviste, sous le titre : (500 f seulement..). Le contexte était un séminaire qui le réunissait à ses collègues dont certains se chamaillaient pour des indemnités qui n’en valaient pas la peine. Ce petit poème pamphlétaire s’ouvrait et se fermait sur le même vers que voici : (500 f seulement ne valent pas la peine de manigancer..). Il avait ainsi l’habitude de ne rater aucune occasion pour combattre, avec hardiesse et intelligence, la pauvreté d’esprit chez ses compagnons.
Avec l'immensité de son érudition, Cheikh apparaissait pourtant rarement sur les plateaux des télévisions; contrairement à ce qui est à la mode. C'est parce que ce poète émérite n'était pas tant homme de parole qu'homme de plume. Il aurait préféré communiquer ses opinions par le code écrit plutôt que par le code oral. La qualité de sa plume lui permettait d'exprimer ses idées avec netteté, vigueur et clarté.
Dans la composition et la conception de ses œuvres, il fut un classiciste. Mais son classicisme dénote un attachement indéfectible à la pureté de la langue et à la qualité du style. Il concevait le style littéraire de haute facture comme valeur sure. Toutefois cette conception ne l'a jamais conduit à cultiver le formalisme dans sa production littéraire. Tous ses écrits sont porteurs de sens et de significations. Cheikh a eu toujours quelque chose à dire aux humains et il tenait à le dire de la plus belle manière. L’une des caractéristiques de son génie artistique est le traitement de sujets légers dans un style poétique de haute facture. La passion de l'histoire.
Cheikh Tidiane Gaye était un passionné de l'histoire, notamment l'histoire des grands hommes. Sa passion pour l'histoire émane de son aspiration à la grandeur historique. Ses œuvres monumentales sur Khaly Madiakhaté Kala et Serigne Abass Sall, sans oublier la belle page qu'il a consacrée au plus grand poète sénégalais de tous les temps, Léopold Sédar Senghor, dans le cadre d'un manuel scolaire, entre autres, constituent une série de textes anthologiques. Cheikh lui-même voyait en ces hommes d'illustres figures dont l'humanité tout entière peut être fière pour avoir mené des actions visant à réorienter le cours de l'Histoire et à modifier la nature des choses. La grandeur historique est l'œuvre de la pensée rigoureuse habillée de qualités stylistiques. Cheikh n'a jamais oublié l'histoire et l'histoire ne l'oubliera jamais. Il était passionné de l'histoire, et l'histoire sera passionnée de lui. Je suis convaincu que, par la force de ses idées et par la qualité de ses performances artistiques, la marque qu'il laissera sur l'histoire de la langue et de la culture arabes dans notre pays restera gravée à jamais dans la mémoire des hommes de culture.
Joseph Conrad a écrit dans son roman Heart of Darkness: "If you have something to say and you say it, you are a remarkable man". Cheikh Tidiane Gaye était un homme remarquable, car il avait quelque chose à dire aux hommes. Et il l'a bien dit.
Babacar Diop,
Professeur au
Lycée Mixte Maurice Delafosse - Dakar
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SERIGNE MOUSTAPHA SALL : IN MEMORIAM POUR UN ILLUSTRE BIENFAITEUR (Nous reproduisons ici l’hommage que nous avons dédié à Serigne Moustapha lors du premier anniversaire de son décès).
Ce 28 mai 2012 ne pourra laisser indifférent aucun musulman du Sénégal et même d’ailleurs. Car 365 jours en arrière, un éminent serviteur de l’Islam s’en allait au plus fort de son utilité, à seulement 58 ans. S’agit-il de Serigne Moustapha Sall, fils du marabout et éveilleur des consciences, Serigne Abass Sall de Louga. Mais d’avance, à seule fin de calmer les esprits dubitatifs, il est à préciser que dire que son décès affecte frontalement tous nos frères musulmans ne saurait être en aucun cas signe d’exagération, d’affabulation non plus : c’est de la vérité vraie. Et c’est à prouver tout au long de ce présent texte entièrement habillé d’actions qu’il a accomplies loyalement pour l’Islam. Avant de s’y atteler, parler de sa descendance, gêne favorable à son comportement exemplaire, mérite d’être notre préoccupation première.
DE SA DESCENDANCE
De par sa mère Sokhna Rokhaya Bâ, Serigne Moustapha est petit-fils direct de Serigne Alioune Bâ, influent marabout à Ngoumba-Guéoul, par ailleurs Moqadem charismatique d’El Hadji Malick Sy. Auteur fécond de plusieurs œuvres littéraires, Mame Serigne, sobriquet que préfèrent lui donner ses disciples, n’en est pas moins un saint parmi les saints. Dans le but d’avoir une idée de la dimension et la préséance mystiques de celui-là qui a édifié une imposante zawiya dans sa ville d'adoption, évoquer un seul fait suffit : c’est lui qui gagna la confiance du saint guide khadre, Cheikhna Cheikh Saadbou, afin de présider tout des obsèques de son fameux fils, Cherif Adramé Aidara, lors de son rappel à Dieu, allant du bain à la prière mortuaire, en passant à l’enterrement. Pour ceux qui connaissent peu Adramé dont le nom est collé à jamais au cimetière de Guéoul, il suffit de leur rappeler que c’est en hommage à lui que la communauté khadre du Sénégal a fait de Guéoul son deuxième lieu de pèlerinage après Nimzatt. Qui plus est, même si ce n’était son grand-père maternel, Serigne Moustapha Sall est un marabout à juste titre pour ce qu’il a Serigne Abass Sall comme paternel. Pour se convaincre de l’œuvre monumentale de ce dernier pour l’Islam et la Tidjanya, il faut avoir lu ses écrits, visité ses mosquées et villages, mais surtout observé la piété de ses talibés de tout bord. Ce père exigeant en bonne conduite et éducation pour ses fils lui fit bénéficier d’un riche cursus.
DE SA FORMATION
Comme tout fils de marabout, Serigne Moustapha se fût très tôt initié au Coran. Thierno Ousmane Diallo, un enseignant halpoulaar que son père fit venir de la lointaine Fouta se chargeait de lui faire mémoriser le Livre saint. Objectif qu’il réalisa alors que son élève n’était pas encore âgé de vingt. Puis il s’inscrivit à l’école arabe de Serigne Yankhoba Fall à Saint-Louis jusqu’ au niveau secondaire avant de s’envoler en 1975, vers l’Égypte où il sera diplômé en agronomie. Durant ce séjour asiatique, il menait aussi une activité autre que celle d’apprendre.
LE VOYAGISTE EXEMPLAIRE
De là-bas, sa fréquentation de La Mecque fut inévitable. Car durant ses vacances, il allait y faire pèlerinage, qu’il soit petit ou grand. Ces périodes de villégiatures et de recueillement lui inspirèrent ce qui deviendra des années après sa principale activité. Entendez par là son implication en tant que privé dans l’organisation du pèlerinage. Il avait vu juste. Car, pour avoir eu une expérience sanctionnée par 30 années de pratique, il était plus que jamais célèbre dans le secteur. Aussi, El Hadji Moustapha avait quelque chose de rare : les services de son agence Taba Voyages n’ont jamais souffert de plaintes ni de réclamations de la part d’aucun de ses pèlerins. Ceux-ci rentraient plutôt satisfaits et comblaient d’éloges à tous les coins. Moi qui suis son neveu, je ne puis compter le nombre de fois que des membres d’une de ses promotions du Hajj que je croise me gratifient d’honneurs lorsqu’ils se rendent compte qu’une consanguinité me lie avec celui qui sortait de sa poche pour aider ses clients en situation d’impasse financière à La Mecque. Pour toutes ces raisons, il ravissait la vedette à tous les autres collègues du secteur qui le consultaient à chaque fois qu’un couac survenait dans leurs affaires. Sa disponibilité à les aider fera naitre en eux de vifs sentiments de reconnaissance qu’ils vont traduire en acte. Nous sommes en 2007, les voyagistes sénégalais spécialistes des Lieux saints de l’Islam décident de se formaliser autour d’une association de grande envergure. L’UNOPHOM est née. Sur ce, ses membres veulent la faire diriger par quelqu’un qui s’y connait amplement. Et El Hadji Moustapha, en incontesté leader, fut proposé d’en être le président. Ce qui fut fait. Jusqu’à son dernier souffle, le président de l’Union Nationale des Organisateurs des Pèlerinages Hajj et Oumra n’a jamais été aussi serviable. Son magistère a été d’autant plus apprécié que son mandat était renouvelé annuellement.
LE BÂTISSEUR DES MOSQUÉES
En collaboration avec Sokhna Halimatou Sall, sa sœur établie à Dubaï, elle-même en partenariat avec de bonnes volontés dubaïotes, Serigne Moustapha se faisait à construire des mosquées là où elles manquaient dans son fief. D’ailleurs, il ne pouvait rester deux semaines au Sénégal sans y inaugurer une nouvelle maison de Dieu. Résultats : le nombre des mosquées édifiées au Sénégal et dans la sous-région se chiffre à 134. Toutes les régions du pays sans exception ont été servies. Entre autres réalisations, l’on peut citer à Dakar, la mosquée de Sacré-Cœur 3, celle de Yoff Djily Mbaye où il dirigeait la prière du vendredi, Benn Barack... Si tous les chefs religieux en faisaient autant, l’islam sénégalais ne s’en porterait que mieux.
REGRETS !
Au vu de tout ce texte dense de témoignages, de cette foule de bonnes actions évoquées, peut-on en déduire ce que ses amis savent déjà : la famille du saint-homme au vitiligo mystique, Serigne Abass Sall notamment, a perdu un pilier fondamental. Un homme qui vivait pour le bénéfice de tout musulman. Serigne Moustapha était un bienfaiteur s’il en fut. Un homme de bien invétéré. Attentif et attentionné. S’il est connu de tous, c’est surtout en gentillesse et en disponibilité. Il travaillait à changer les conditions précaires des nécessiteux. La centaine de puits forés dans tout le pays et l’arrière-pays en est une belle illustration. Linguère, Louga, Mbour, Kaolack et Fatick en sont des cités témoins. De même, les hôpitaux et prisons, surtout ceux de la capitale, étaient habitués de ses largesses. Mais ce n’est pas tout. La distribution de vivres à l’approche du ramadan et d’autres fêtes religieuses était aussi son fort. C’est pour cela que sa maison était devenue le réceptacle de gens en situation de besoins venus de divers horizons. Jamais il ne s’y sortait sans les satisfaire tous. Qui recevait de la nourriture, qui de l’argent. Qu’est-ce qu’il va leur manquer !
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HOMMAGE À SERIGNE DJIBRIL GAYE (Par Pape Abass Sall)
Des pleurs du savoir aux larmes silencieuses de la langue arabe, de la résignation du Charia à l’hébétude de la Tarikha tidjany, c’est en chœur que la Ouma Islamique a dit « Inna lil laahi wa inna ileyhi radji’houne », sachant que le Très-Haut a dit « Grâces soient rendues à celui qui détient la Royauté, qui est capable de tout, Celui qui à créé la mort (d’abord) et la vie (ensuite) afin de vous prouver et de voir qui est meilleur en œuvres ».
Nous avons tous été frappés de stupeur ce dimanche 2 mai 2010 où la mort a déposé son masque sépulcral, où l’automne s’est versé sur le pays des soleils, où le jour s’est endormi très tôt pour la famille de Cheikhana Abass Sall.
Du haut de ses 57 ans, Serigne Djibril Gaye venait de remplir sa destinée de mortel, nous amputant du coup d’une partie vive de nous même. D’un humanisme intégral, il nous avait touché par son amour de Dieu (SWT) et du Prophète (psl), son scrupule, sa pudeur, sa finesse, sa sagesse, son dévouement sa passion pour la Tidjaniyya et pour l’œuvre de Cheikhana Abass (en témoigne le poème rà-iya).
Serigne Djibril Assane Gaye, ton attachement à Cheikhana Abass était la nourriture de ton cœur, l’effervescence de ton esprit et la lumière de tes yeux, toi qui n’as voulu sur terre que ce que le Très-Haut, Exalté soit-il, décrète dans une soumission aux textes de la loi divine. Te gardant d’offenser tes semblables, ton scrupule était manifeste dans ton abandon de tout sentiment inférieur qui faisait de toi un être pudique dans le sens de ta conscience de l’omniprésence d’Allah (Swt).
Tout comme je me souviens de ton silence, marque de ta sincérité en toutes circonstances où tu n’avais en vue qu’Allah, auteur des interdits et des prescriptions. Ainsi Cheikh Djibril Gaye, il était aisé de voir comment tu excluais toutes les créatures en ne cherchant ni compliments ni récompenses, en effaçant toute peur du dénigrement et de la honte au profit de ton Maître.
Si la sagesse fait penser à l’âge, elle est aussi la marque de ceux qui détiennent le savoir qui est un bien immense ; à ce titre « précis », tu faisais partie des privilégiés auxquels Allah donne le savoir, la science pure, différente de celle profane.
Pieux, sincère, pudique et sage, ta place parmi les pionniers de Cheikhana Abass Sall, les tiens, démontrait que tu n’étais pas ni égotique, ni égoïste. S’acquittant toujours de ses devoirs, témoignez avec moi que Serigne Djibril Gaye a toujours joui de ses droits sans nuire. Si l’homme n’existe que par les relations qu’il noue, Pape Djiby tu es éternel.
Talibé Cheikh, tu étais destiné à être, fervent tidjane tu as été tout au long de ta vie et jusqu’au moment où le messager de l’ultime invitation, discrètement, t’annonce qu’il était venu t’accompagner jusqu’à ta dernière demeure. De la Salâtoul fatihi, tu avais fait ta nourriture en choisissant la voie de Cheikhana Ahmet Tidjany (rta). Que le saint homme soit guidé pour toujours et que les bienfaits de la Tidjaniyya illuminent ta demeure !
Comme une larme faite sur la joue qu’elle effleure, les heures coulent lentes, la lumière s’est flétrie brusquement et le chagrin marqua tout visage qui un jour a vu Serigne Djibril Gaye.
La désolation imprégnant notre existence et ton absence délimitant nos journées, on se demandait pourquoi toi ? À peine 57 ans, l’islam a besoin de toi, les œuvres de Cheikhana Abass ont besoin de toi. On avait du mal à accepter ce qui nous dépassait et nous obligeait à nous incliner.
Mais, soudain, nos oreilles pleines de ces paroles : c’est d’Allah que nous sommes venus, c’est vers Allah que nous retournons. La mort n’ayant rien à voir avec l’âge ni avec la maladie recommandèrent à nos cœurs de taire ces bas sentiments et de prosterner devant la Volonté Divine.
Cette fatalité, la chose la plus démocratique au monde et qui marque le point de départ du retour vers Allah, est une consécration. Mais qu’il est doux de songer que tu es en paix dans la demeure éternelle pendant que nous nous dessinons nos espoirs. Il nous reste de toi un songe en éveil et il court dans nos mémoires un souffle de peine où ton nom se répand comme un immense voile d’obscurité et lumière au fil de tes sourires qui effaçaient les plus tenaces réticences. Serigne Djibril Gaye, que le seigneur dans Sa Miséricorde t’accueille dans Son Paradis et te réserve une demeure à Iliyîne !
Que Dieu nous donne la grâce de faire toujours Sa volonté, si bien qu’Il soit honoré par nous et que toi et nous puissions, après cette vie mortelle, d’être ensemble avec Lui et le louer sans fin ! Amen !
Fatiha+ Salatoul Fatihi +11 ikhlasses.
UGB / Saint-Louis, 2010
VERSION ARABE
الشيخ أحمد تجان غاي: من كان؟
على الرغم من أن اللغة العربية فقدت واحدا من أبطالها المغاوير، فهذا البطل المفقود اليوم لم يكن مرجعا في اللغة فحسب، وإنما كان شيخ تجان غاي إماما لمسجد جده الشيخ عباس صل التجاني رحمه الله حوالي خمس عشرة سنة ، علاوة على كونه مفتشا للتعليم العربي الإسلامي في المفتشية الجهوية بلوغا، وكأنما جاء تقاعدُه جرسا معلنا لنهاية مهمته العظمى في الحياة الدنيوية، إذ كان من الفروض أن يتقاعد في نهاية مارس 2011م. وهو- رحمه الله - كان في طليعة المحاضرين الذين يشار إليهم بالبنان في العلم لا في السنغال فحسب بل وفي العالم أجمع، حيث ألقى أكثر من 800 محاضرة، وكان يعد كالشيخ محمد الخليفة نياس في الدفاع والذود عن الطريقة الاحمدية التجانية.فلقد كرس حياته كله في الدفاع عنها في مؤلفات تظهر جليا المنزلة العلمية التي حازها
المنزلة العلمية:
إن الثقافة الضخمة والتربية للمفتش شيخ تجان غاي؛ كانتا تظهران جدا براعته في تدريس اللغة العربية . أما الحكمة فمن الشيوخ الأجلاء نهلها، أمثال الشيخ عباس صل جده، والشيخ محمد الهادي توري بفاس توري رحمهم الله. وهذا الأخير ، بعد اختباره وتأكده مما لتلميذه من حصيلة العلم والمعرفة، جعله مضرب المثل في الجد والمثابرة في تلك المدرسة التي تعد من أكبر المدارس القرآنية في السنغال. والجدير بالذكر أنه بدأ تعلم القرآن مبادئ الفقه على يد والده المرحوم الشيخ حسن غاي، ثم من جده الحاج مود فاطْ جنغ في انجانج. وهذا مما جعله يتحمل المسئوليات الجسام في سن مبكر جدا.
سن المسئولية:
بدأ مشواره التعلمي في مصر وليبيا، على الرغم من وفاة والده سنة 1975، وكان سنه يومئذ 24 عاما. والغريب في الأمر أنه كان يأخذ من منحته الدراسية 17000 فرنك، ليرسله إلى والدته الحنون، وهذا ما يجدر أن يأخذه- بعين الاعتبار- شباب اليوم
ولكونه لامعا في سماء المعرفة، طلب منه القائد معمر القذافي آنذاك أن يواصل دراساته العليا، ولكن شفقا بأهله قفل راجعا إلى أرض الوطن لسد هذه الثغرة التي تركها والده المرحوم.
البعد التربوي:
إيمانا منه بما في إيصال العلم إلى من يريده من الثواب الجزيل عند الله تعالى أصبح الشيخ رحمه الله مساهما في تقديم المعرفة إلى جميع طلاب العلم. فكان له دروس في النحو وخاصة في ألفية ابن مالك والتفسير وغير ذالك من العلوم في منزله مساء كل يوم الاثنين. وكان مديرا في المرحلة الابتدائية في المعهد الإسلامي العالي (الحنفية). ومكونا في مدرسة تكوين المعلمين في لوغا، وفي سنة 2008م حصل على وسام الاستحقاق الوطني برتبة فارس، فكانت تلك الجائزة زيادة احترام وتوقير لهذا الوارث الروحي لشيخه الشيخ عباس صل التجاني رحمه الله.
الولد الروحي للشيخ عباس:
كل من يعرف شيخ تجان غاي يدرك انه كان يكن له شيخه الشيخ عباس فائق الحب والاحترام،حيث انهله مناهل التصوف الصافية ومنحه من أسرار الطريقة التجانية وجعله أيضا مستشارا له محبوبا لديه وقبل وفاة الشيخ عام 1990م، أجازه إجازة مطلقة في الطريقة التجانية. وهي من أعلى مراتب الشرف في الطريقة، وذلك بعد عمل جبار عمله في جمع مؤلفاته في دواوين وطبعها ، وفي سنة 2003م ألف كتابا باسم الشيخ عباس صل حياته وأعماله في 300 صفحة مما يؤكد لكل قارئ براعته في اللغة وفي تأليف الكتب.
كاتب ومؤلف بارع:
ترك هذا المؤلف للأجيال القادمة تراثا ضخما، فلقد نجح شيخ تجان غاي المفتش في حياته القصيرة نوعا ما في إنتاج (18) كتبا حول مواضيع مختلفة، كالتصوف،والتربية،وعلم النفس،والطريقة التجانية والدفاع عنها وهلم جرا.
وفي عام 1997 ،اصدر واحد من الوهابية كتابا باسم تقديس الأشخاص في الفكر الصوفي فرد عليه في مؤلف يدعى "كتاب التقديس" ردا علميا هادئا وألف كتبا حول شخصيات دينية سنغالية أمثال الشيخ المرشد احمد عيان سه والشيخ محمد الهادي توري والشيخ الحاج عباس صل رحمهم الله جميعا.
محاضر وخطيب مفوه:
فضلا عن كونه الإمام الراتب والخطيب الجهوري في المسجد الجامع للشيخ عباس صل رضي الله عنه، كان محاضرا متميزا، ومعروفا حتى في الولايات المتحدة الأمريكية. وموهوبا في الوعظ والإرشاد وفي توضيح غوامض العلوم كل ذالك في كلمات فصيحة وعبارات رائعة ومصداق ذالك ما شهده العلماء -أمثال الواعظ العالم الشيخ سام امبي- في سعة علمه وإدراكه لمبادئ التصوف وهكذا كان محبوبا لدى الجميع حتى أصبح موردا صافيا من موارد العلم ومحاضراته العلمية الدينية لم تكن تخص- يوما - مكانا معينا أو طريقة ما بل كان - ولازال - صداها ترن في كل الآفاق والدليل على ذالك انه ألقى محاضرات عدة في أكثر القرى الدينية وفي بيوت الطرق الصوفية مثلا طوبى - تواون - انجاسان - سوكون- كردان - كولخ - بامبلور - تينيبا وله في كل هذه المناطق المذكورة علاقات وطيدة مع ساكنيها وهذا في داخل السنغال وأما في الخارج فكان - رضي الله عنه - يلقي كثيرا محاضرات في المغرب وفي الولايات المتحدة الأميركية وهذه المحاضرات مما كان يتزود منها علميا كل السامعين إليه فكانوا شاهدين على غزارة علمه وفصاحة كلامه وعلى هذا المنوال نسج إلى أن توفي يوم الجمعة 7 يناير ، 2011 ، تاركا وراءه تراثا علميا ضخما ينتفع به إخوانه المسلمين اجمع جيلا بعد جيل.
تغمده الله الكريم برحمته وأسكنه فسيح جناته، وأمطر وابل الرضى والرحمة عليه وعلى كل من في أرض غدَّ اندمب.
منصور غاي
الأستاذ جبريل غاي: ذكرى فقيد العلم والأدب
وقفنا متأثرين يوم الأحد 2 مايو 2010م لوفاة الأستاذ جبريل غاي عن 57 من العمر، فضاقت علينا الأرض بما رحبت لموته، وبكينا دما لفقد عالم جليل متواضع، ذلك أن أخلاقه الحميدة مع حسن تعامله مع إخوانه المسلمين جعل وفاته صدمة كبرى علينا جميعا. وبالتالي كان الشيخ جبريل محبا أشعار شيخه العارف بالله الشيخ عباس صل التجاني رضي الله عنه،مولعا بها ومطالعتها إلى درجة تفوق التصور، حتى كان ـ ذلك الحب ـ غذاء روحه ووجدانه. إضافة إلى كريم شمائله، وطول صمته الذي يدل على استحضاره ربه وخالقه سبحانه وتعالى ومراقبته له في السر والعلن. وأنا على الرغم من حداثة سني لا أنفك أذكر صراحته مع الحق فلا يخاف عليه لومة لائم. إن له ما للآخرين من بني البشر لكنه زاد على أقرانه في الحلم وفي احترام من هو أكبر منه سنا فلا يجار في ذلك مجار، وكان الذين يعرفونه في بيت الشيخ عباس يرون فيه عبقريا لا يبارى، وحليما لا يجارى، وبليغا لا يضاهى.وما ظنك برجل نشأ في بيت الشيخ عباس صل، وتحت تربية السيدة مام فاطمة ود، مما جعله عاش بين أكناف الورع والعبادة، فكان هذه البيئة الدينية التجانية أبلغ الأثر في نفس جبريل، فشبّ على الصلاح والتقوى والزهد، وغزارة العلم، ورجاحة العقل، وسداد الرأي، وبُعد النظر، وإصابة الحكمة.ولقد رأيت الأستاذ جبريل مستغنيا عن الناس زاهدا بما في أيديهم، ورأيت الناس محتاجين إليه طالبين ما عنده من العلوم، فكان أحد الرجال القلائل الذين لهم باع طويل في الأدب العربي في كل عصوره، وقدم راسخ في الأدب العربي السنغالي خصوصا، فزان مَفارق الأدب في هذا القطر بلؤلؤة كريمة الأعراق وصافية الجوهر، فكان نجما يتألق في سماء العلم، لكنه كان دائما يتستر بالغيوم تواضعا ويختفي وراء السحب حتى لا يعرف شأنه أحد. وإلى جانب هذا كله كان عابدا ناسكا، ناصبا في العبادة، مجتهدا في الطاعة، ولذلك لما أتاه اليقين وجده خفيف الحمل من أعباء الدنيا... كثير الزاد ليوم تشخص فيه القلوبوالأبصار.وكل هذه الأفعال الجليلة والخصال الحميدة جعلنا متأثرين لوفاته غاية التأثر مع التسليم لقضاء الله تعالى وقدره بفقد هذا العالم البارع في كل فنّ، والعابد الزاهد الذي لا يتبع ما أنفق منّ. فنقول" إنا لله وإنا إليه راجعون" يا رب اجعل الجنة متقلبه ومثواه مع النبيين والصديقين والشهداء والصالحين وحسن أولئك رفيقا.
باب عباس صل
بعد سنة كاملة من وفاة الشيخ المرحوم محمد المصطفى صل: ذكرى ذلك المتبرع الفقيد
رحمه الله
إنه يوم28 مايو 2012، لن يدع تاريخُهذا اليوم أحدا من المسلمين ـ سواء داخلَ البلاد أو خارجَهاـ على حاله إلا ويسقيه كأسَعلقمٍ من الأسف والأسى. ذلك لأن 365 يوما في ما مضى، غاب عنّا خادم من خدام الإسلام في وقت كان الناس في أمسّ الحاجة إلى مثله،فلبّى نداء ربّه عن 58 ربيعا فقط. إنه الشيخ محمد المصطفى صل نجل الشيخ العارف بالله والموقظ للضمائر، أبي الأرامل الحاج عباس صل رضي الله عنهم.و قبل كل شيء، يجدر الإشارة إلى أن قولنا ـ بأن لوفاته تأثيرا كبيرا في نفوس الجميع ـ ليس صادرا من المبالغة فضلا عن الإطراء، بل هو عين الحقيقة. وسوف ترى كل ذلك من خلال هذا النص الذي سنبين فيه ـ إن شاء الله ـ شيئا من سيرته الشخصية رحمه الله وجهوده العظيمة في خدمة الإسلام . وقبل ذلك كله، وددنا تسليط بعض الضوء على نسبه، فالتحدث عن نسب المرءـ بادئ ذي بدء ـمهمّ جدا، لأنه مما ألبسه سلوكه المثالي المعروف، علاوة على ذلك فقد قال العرب قديما {لبان الأمهات دماغ الأبناء}.
نسبه الشريف:
قولنا بأن والدته هي السيدة الزاهدة العابدة رقية باه، مما يُبَرْهِنُ كون الحاج مصطفى صل حفيدا مباشرا للشيخ علي باه دفين [غول] رحمه الله، الملقب عند أتباعه ومريديه باسم [مام سرين] ، ذلك العارف الرباني الشهير، ومقدَّم الحاج مالك سه المعروف ،كان وليا من أولياء الله الصالحين، وشاعرا مفلقا ومؤلفا بارعاله مقدرة في التعبير وبراعة في التنسيق، فمن مؤلفاته ذلك الكتاب المفيد الذي عنونه ب: [زاد المسافر وكفاية الحاضر]، الذي يمتاز بالجودة والروعة لفظا ومعنى وأسلوبا. ومما يبين لنا علو مرتبة هذا الشيخ، مؤسِّسِ الزاوية الفريدة التي في قريته الأصلية [غول] : أنه الذي ولّاه شيخُنا الشيخ سعد أبيه إمامةَ جنازةِ ولدِه الشيخ حضرامي حيدر عند التحاقه إلى جوار ربه، وكان ذلك بحضرة جمع غفير من أصحاب الفضل ومع ذلك فهو القائم بالجنازة، ابتداء من الغسل، فالصلاةعليه، إلى الدفن مع الأدعية.هذا... ولولم يكن مام سرين عليّ جدَّه من أمه، إلا أن الأقدار ساقت مصطفى صل ليتربى في بيت علم ودين، يفوح نسيم الورع والاستقامة في كل أرجائه، وليحظى بأن يكون أبوه الشيخَ عباس صل الغنيَّ عن التعريف، والبحر الذي لا ساحل له، ولكن إن ترد معرفة قَطرة من هذا البحر الخضمّ الزاخر، فطالِعْ مؤلفاته الغزيرة، وسَلْ عما خدم للإسلام عامة والطريقة التجانية على وجه الخصوص، وزُرْ زواياه التي بناها في مختلف المدن والقرى، وتأمَّلْ أسلوب تربيته المنقطع النظير لأتباعه ومريديه في جميع ربوع البلاد. ذلك الأب العطوف هو الذي ربى ابنه هذا واهتم به وأحسن رعايته على أسس تربوية سليمة حتى أصبح ـ الولدُ ـ المتبرعَ المعطاءَ كما رأينا.
التحصيل العلمي:
انخرط الولد محمد المصطفى صلفي سلك التعلّم في سنٍّ مبكرٍ جداّ على يد الشيخ تيرنو عثمان جالو، الفوتي المقرئ الذي جاء به الشيخ عباس من أرض فوتا طورو البعيدة، ليُحفِّظَ بنيه القرءان الكريم، فحفظ التلميذ على يد الشيخ المذكورالذكرَ الحكيمَ ولم يتجاوز العشرين من عمره، ومن هنا التحق بمدرسة [يعقوبَ فَالْ] العربية بمدينة سانلوي فحصل على الشهادة الثانوية فيها، حينها اتجه صَوْبَ أراضي مصر العربية مع بداية سنة 1975 حيث جامعة الأزهر الشريف، ومن ثَمّ واصل تحصيله العلمي في مجال الهندسة إلى أن حصل على شهادة عالية في الهندسة الزراعية.
المسافر المثالي: من هناك، كان يفِدُ خلال العُطل الصيفية ـ قليلة كانت أم كثيرة ـ إلى مكة لأداء فريضة الحج، مما جعله اعتاد كثيرا تلك الأراضي الشريفة وأحاط علما بمشكلات الحجاج ومتطلباتهم، ومن فترات التأمل تلك ما أوحى إليه أن يكون الحجُّ بعد عقود من الزمان نشاطَه الرئيسي، يعني مشاركته في تنظيم الحج في الشركات الخاصة.
إنه مُحِق، لأنه ارتأى تنظيم الحج بكيفية فريدة تختلف عن الآخرين، وكان كذلك ، فقد كانت أعضاء لجنة شركته [ طَابَة سَفَرْ] للحجّ، لم يوجَّه إليهم ـ ولو مرة ـ أي شكوى أو مطالبات حقوق من أي حاج من الحجاج، وإنما يرجعون سالمين غانمين و حامدي فعالِه.وها أنا ـ ابن أخته ـ لا أستطيع إحصاءَ عدد المرات التي التقيت فيها مع غير واحد من حُجَّاجِه إلا ويزيدُني شرفا وفرحا معرفتُهم أن لُحمة النسب وآصرة القربى تربطانني بهذا المتبرع المعطاء،الوَصول للأرحام والفَعول للخيرات،والذي كان يُخرج أموالا طائلة من جيبه لمساعدة عُمَلائه في مكة المكرمة. ولكل هذه الأسباب وغيرها... كان كثيرا ما أسعد زملاءه ـ أصحاب الشركات في الحج ـ في مساعدتهم كلَّما حدثت لهم مشكلة هنا أو هناك. وعلى هذا فاستعداده لمساعدة المحتاجين مما جعل عُرى الإخاء وطيدةً بينهم، ومما ولَّد في نفوسهم مشاعر قوية لجنابه . نحن أولاء في عام 2007م، وأصحاب الجولات من المسافرين السنغاليين إلى الأراضي المقدسة لأداء فريضة الحج، رأوا ضرورة اجتماعلإنشاء هيئة تستطيع حلَّ مشكلات الحج،وتسايِرُ مع متطلبات الحجيج، فأنشأوا هيئةً باسم [ هيئة دولية لمنظمِّي الحج والعمرة في السنغال] ، ولما كانت الندوة العامة رأى أعضاء هذه المنظمة في المؤتمر الـتأسيسي حتميّة انتخاب رجلٍ منهم له كفاءة وأهلية في قيادة الهيئة، وله أيضا خبرة ومعرفة واسعة بالأرض المقدسة تلك، فانتخبوا الحاج مصطفى صل رئيسا باتفاق كل الأعضاء، وكان كذالك حتى آخر لحظة من حياته.محمد المصطفى صل الرئيس سخي اليد ولذا كان مقصد ذوي الحاجات، ومأوى الغرباء وذوي العاهات، وهو رئيسأمين وإمام عدل إلى حدٍّ أن رئاستَه لهذه الهيئة كانت تُجدَّدُ سنويا
باني المساجد:
بالتعاون مع [ جمعية التعاون الإسلامي للتربية والتعليم] التي تشرف عليها أخته السيدة حليمة الموجودة في الإمارات العربية المتحدة مع المحسنين المتبرعين هناك، كان الشيخ مصطفى يبني المساجد في كثير من الأماكن في هذا البلد السنغالي. وعلى هذا، فلا يكاد يخلو أسبوعين تقريبا من تدشين مسجد من مساجد الله تعالى . نتيجة لذالك : فإن عدد المساجد التي بناها في مناطق مختلفة في السنغال وفي البلاد المجاورة يزيد على 134 مسجد، فلا ترى إقليما من أقاليم السنغال ـ بلا استثناء ـ إلا وتجد هناك مسجدا له بروعة بنائه، وسعة أرجائه، وبراعة زخارفه، ومن الممكن أن نعد من الأماكن التي حازت نصيبها من هذه المساجد في دكار فقط: مسجد [ سَكْر كاْر]، ومسجد [ يُوفْ الحاج جيلي امبي] حيث كان يؤم صلاة الجمعة، مسجد [بنّْ بَرَاكْ]... ولو حذى كل المشائخ في السنغال حذوَه لكان الإسلام في أرضنا هذه أكثرَ تقدُّماً وانتشارا.
الأسف و الأسى:
عند النظر إلى هذا النص الزاخر بالشهادات الجميلة لهذا الرجل الصالح الفقيد، وأفعاله الحميدة التي تُذكر فتُشكر، يمكن القول بأن: أسرة الشيخ الجليل، والعارف الدليل، الشيخ الحاج عباس صل فقدت ركنا أساسيا من أركانه ، رجلا يستسهل المصاعبَ لمصلحة جميع المسلمين ، الشيخ محمد المصطفى كانرقيق الشعور، ينفر من سماع آلام الناس ومصائبهم ويتألم لذالك، ورجلا صالحا وقف حياته على خدمة الله ورسوله، وعامّة المسلمين وخاصّتهم، فلم يُعرَف له في ذالك مثيلا، ولم يُرَ له ضريبا. يأمر الخير والبرَّ ويتعاهد عليهما، كرَّس كل حياته في سبيل تعديل أوضاع الفقراء والمحتاجين، حفر مئات من الآبار في داخل البلاد وخارجها وخاصة في الأراضي النائية نذكر منها على سبيل المثال لا الحصر: لوغا، كولخ، فتك، لنغير، امبور، وغيرها خيرُ شاهد على ذالك. وكذالك المستشفيات والسجون وخاصة التي في عاصمة الدولة حيث يسكن اعتادت جودَه الذي بمثابة البحر الفيّاض، وهذا قليل من كثير. وتوفير المعاش على المنكوبين، وتقديم مساعدات شهرية لبعض، وشراء وصفات طبية لآخرين، إلى جانب تنظيم إفطار الصائمين في بعض المساجد، وتوزيع الأضاحي على مستحقيها، أضف إلى كل هذا تكفُّلُ رسومات دراسية لكثير من طلاب العلم، وغير ذالك من أعمال خيرية جبارة، والتي جعلت بيته مناخ ركاب الآمال للفقراء ومضرب خيام الأماني للمساكين، فكم أناخوا ركابَهم على بابه آناء الليل وأطراف النهار، فلا يخرج من بيته يوما إلا ويبرُّهم ويحسن إليهمجميعا.
هذا هو الشيخ الحاج محمد المصطفى صل في صورة مصغرة موجزة من حياته الحافلة بأمجاد الإنفاق في سبيل الله تعالى، ومواساة الفقراء والملهوفين .
منصور غاي
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